Comment virer un 15% !


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Et bien il faut avouer que Hollande avait été largement sous estimé, en moins de deux ans il a réussi à devenir le président le plus honni de l’Histoire le tout sans avoir fait grand chose ! Cela donne à réfléchir, à la place de Hollande je me dirai que quitte à ce que je sois impopulaire autant réformer, mais non Mou 1er attend, se réfugie à l’Internationale, laisse son équipe de France, gouvernement aux commandes et assure que le pays est sur la bonne voie, sur celle du « redressement dans la justice » (je ne mets pas de majuscule pour ne pas faire injure à la Justice), et que la courbe du chômage va s’inverser. Cependant une telle impopularité auprès du peuple souverain cela commence à faire tâche, surtout si les appels à la démission venaient à se multiplier…

Il faut bien avouer que la Vème république est un régime particulier avec la place immense accordée au président. Il faut dire qu’avec de Gaulle comme inspirateur la chose n’est pas surprenante. Le président est irresponsable, tant politiquement que juridiquement, mais dispose de tout les pouvoirs. Il dirige l’exécutif, le Parlement est à ses ordres et se moque des juges (encore faudrait il qu’ils cessent de faire carpette mais c’est une autre histoire). Cette place laissée au président laisse songeur bien des constitutionnalistes mais à permis à la France d’exporter son modèle, surtout dans les endroits où le chef de l’État aime bien agir seul. Même le président des USA ne dispose pas de tant de pouvoirs ou tout du moins d’une telle marge de manœuvre.

Les régimes politiques modernes sont la plus part du temps conçu sur l’idée de l’équilibre des pouvoirs, c’est-à-dire que chaque pouvoir peut être arrêté par les autres. Cela doit permettre, en théorie, d’éviter des débordements de chacun des organes. Cette séparation peut prendre différentes formes, partage ou non des compétences, multiplication des organes, etc. La France sort de ce schéma avec son président qui, fort du suffrage universel, peut tout se permettre sans contrôle. Une telle irresponsabilité est une vraie spécificité française.

L’irresponsabilité n’est pas une mauvaise chose en soi, elle peut être parfaitement justifiée. Lorsqu’il faut donner à une fonction une dignité, une solennité particulière, elle permet à son titulaire d’exercer son ministère sereinement. Toutefois il s’agit essentiellement de fonctions où il n’est pas possible de faire des actes politiques exorbitants. Elle se retrouve soit pour des présidence-chrysanthèmes ou bien pour des monarchies. Dans ces dernières le souverain incarne, représente le pays, il joue donc un rôle essentiel de représentation, de personnification. Dans certains cas il joue également un rôle d’arbitre, son irresponsabilité lui permet de jouer ce rôle efficacement.

Irresponsabilité ne veut pas dire absence de contre pouvoirs. L’opinion publique joue un grand rôle (confère les déboires de la reine d’Angleterre suite à la mort de Diana). Politiquement il existe le contreseing. Chaque acte du Roi doit être contresigné d’un ministre, ce dernier endosse la responsabilité politique de l’acte. En cas de problème le ministre sera responsable pour avoir surpris la volonté du Roi, l’avoir trompé. Il a manqué à son devoir de conseils et peut donc être sanctionné. En France cela se traduit par « Le Roi ne peut mal faire », héritage du gouvernement à conseil.

Ce fameux contreseing existe sous la Constitution de 1958 mais au vu de la puissance du Président il est vidé de sens. Le ministre signe mais n’est plus responsable de grand chose, en témoigne le déclin du Premier Ministre Fusible. Il n’existe plus de frein au président, si jamais il y en a eu.

Alors comment se débarrasser d’un 15%, c’est simple utiliser la source même de son pouvoir, le suffrage universel. Ce suffrage est la source de légitimité du président, qu’elle en soit aussi le contrôle permanent et non pas tous les cinq ans. Il existe dans les autres pays une procédure particulière appelé en anglais « Recall », que l’on pourrait traduire par rappel. Si un nombre suffisant d’électeurs se prononcent via une pétition alors un référendum sur le maintient du magistrat[1] est organisé. Evidemment il ne faut pas que le seuil de signature soit trop élevé (donc irréalisable) ni trop bas (pout éviter les abus). Je n’ai aucune idée du seuil qu’il faudrait mais de toute les façon ce système à un double avantage. Il permet de court-circuiter le parlement qui n’est plus qu’une chambre d’enregistrement, il permet au système de retrouver de la cohérence en retournant à son principe fondateur, celui de la souveraineté du Peuple.

Notre système actuel est profondément incohérent, il défend un système de souveraineté, celle du peuple, mais refuse d’en tirer toute les conséquences et écarte la population le plus possible de la chose publique. Il faut que le peuple vote certes, mais que ce qu’on lui dit de voter. Je ne crois pas en la souveraineté du peuple par contre j’aimerai pas être traité comme un imbécile et que le système politique soit cohérent avec son principe essentiel. Le « Recall » serait une bonne réponse à la situation actuelle, qu’on laisse le peuple congédier celui qu’il a nommé.

Sinon rions un peu:

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[1] Dans le sens de personne dépositaire de l’autorité publique.

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